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Ludovic Jaunatre (1974 à Nantes, vit et travaille à Bruxelles) semble poursuivre une quête qui l’amène, série après série, à tenter de s’approcher des relations entre la nature humaine et la nature tout court. Le portrait et le paysage sont omniprésents dans son travail, toujours combinés peu ou prou, toujours se répondant dans la continuité d’une énigme silencieuse et d’une parenté étrange.

Ces rapprochements n’ont rien d’évident. Ils n’apparaissent pas comme des analogies, comme les métaphores romantiques d’un état d’âme. Ils sont juste montrés là comme des possibles, de potentiels accès au tempérament d’une montagne, d’un vallon, d’un homme ou d’une femme. Ils creusent la profondeur de l’humanité, comme celle des éléments, de l’air, de la terre, des arbres. Ce mouvement d’introspection sans borne, sans chemin, sans ordre est aussi demandé au spectateur. Demandé, pas imposé, comme en témoigne la légèreté de l’accrochage et son caractère non-autoritaire.

Ce que vous découvrez ouvre au hors-champ, à l’extériorité, au prolongement, à l’infini en somme, tant la contemplation est d’abord vecteur de non-réponse, juste une disposition à percevoir.

Cette recherche, Ludovic Jaunatre la mène depuis quelques années à travers diverses actions où la photographie tient une place centrale mais se décline sous forme d’expositions évidemment, mais aussi de livre auto-édité (Sehnsucht limited edition, 15 exemplaires, Bruxelles, 2012), de diaporamas ou encore dans le cadre de Wilderness, un projet collectif, mené à l’occasion de la nofound photo fair (Paris, novembre 2012 – weareinwilderness.tumblr.com/).

Pour cette exposition à la Galerie Satellite, intitulée (a)pesanteur, Ludovic Jaunatre poursuit l’exploration de cet entre-deux, comme le titre le dit bien : entre matérialité et espace mental, entre poids du temps et espace sans coordonnées, entre présence et disparition.

© Anne-Françoise Lesuisse. Directrice artistique de BIP (Biennale de l’Image Possible)

(…) Ses images sont une vibration, elles vous émeuvent, créent un mouvement intérieur parce qu’elles parlent de sentiments, de l’amour, de la beauté du monde, d’une autre réalité.

Le chemin de randonnée, l’arbre buissonnant deviennent domaine des fées. Chaque image si on prend la peine de se poser devant est un univers qui s’ouvre, une histoire, une poésie, L’adolescent raconte ce qu’il vit dans sa jeune transformation, le couple parle de ses rêves, de ses espérances, de son amour, la personne âgée raconte son histoire, ses faiblesses, ses joies, ses douleurs, le paysages est un roman qui s’ouvre.

N’est ce pas tout cela  que nous procure l’artiste, qui dit l’indicible pour le commun des mortels…

© Laurence Lagardère – Enseignante de yoga